• Selon l'opinion la plus communément admise, l'homme actuel est le fruit d'une évolution qui a commencé avec l'apparition de la vie sur Terre, il y a quelques centaines de millions d'années.

    Donc l'homme évolue. Il y a un ou deux millions d'années, nous ne ressemblions pas à ce que nous sommes aujourd'hui. Nous étions, avec Lucy par exemple, plus proches du singe que de l'homo sapiens, et toutes les modifications ayant conduit à notre forme actuelle, physique et mentale, ont été le fruit de mutations aléatoires et d'adaptations progressives à l'environnement. Ce n'est plus le cas aujourd'hui, ou plus exactement nous avons acquis un tel pouvoir d'influence sur notre environnement et sur nous-mêmes, que l'évolution n'est plus lente et progressive, mais accélérée et pourra même s'effectuer par sauts brutaux et inattendus.

    Par conséquent, si nous essayons de nous projeter dans le futur pour répondre à la question de l'avenir de l'homme sur Terre, il nous faut dire à quel horizon de temps nous nous plaçons. En effet, une chose est certaine : dans trois ou quatre milliards d'années, le soleil s'éteindra, ou explosera, et il n'y aura plus de système solaire, plus de Terre et donc plus de vie ni d'humanité sur Terre... Mais à cette échelle de temps, il y a deux échappatoires possibles à ce destin apparemment inéluctable : ou bien l'homme aura trouvé le moyen d'émigrer vers d'autres systèmes stellaires, ou bien il nous faut passer au plan métaphysique, celui de la croyance, celui qui s'intéresse à ce qui se passe après la mort : mort individuelle, mort de l'espèce, mort de la vie, disparition même de l'univers.

    A un horizon plus rapproché, le seul qui puisse vraiment nous parler, la question est moins vaste, moins métaphysique, mais tout aussi difficile. Que serons-nous dans cent ans ? Dans mille ans ? Il nous faudrait ici raisonner à la manière des prospectivistes : à partir de l'état actuel du monde et des évolutions en cours, poser des hypothèses et imaginer des scénarios d'évolution plausibles. Tout dépend donc des hypothèses que l'on fait, qui ne peuvent pas prendre en compte tous les éléments nécessaires, et en particulier tout ce qui est aléatoire et discontinu.

    Par exemple, pour les cent ans à venir, on peut énoncer trois scénarios :

    • un scénario « optimiste », dans lequel l'histoire que nous connaissons depuis un siècle continuera comme avant, sans guerre majeure, sans événements dus à des irresponsables au pouvoir, avec un progrès dont on ne retiendra sagement que le meilleur ;

    • un ou plusieurs scénarios « pessimistes », incluant pêle-mêle les changements climatiques non maîtrisés, le développement incontrôlé de la démographie mondiale, l'impossibilité d'arrêter le terrorisme islamique, l'utilisation d'armes atomiques dans des conflits locaux, et encore bien d'autres catastrophes...

    • un ou des scénarios médians, avec des bonnes et des mauvaises choses que chacun peut imaginer en ramifiant un arbre des scénarios...



    Pour des périodes plus longues, on quitte le domaine de l'histoire événementielle. Ce qui compte, ce n'est pas de savoir s'il y aura ou non une nouvelle guerre mondiale, si la démocratie ou la tyrannie s'imposera, si on ira sur Mars ou Jupiter, ni quand ces événements se produiront. A cette échelle de temps, il faut surtout imaginer comment l'homme évoluera, physiquement et mentalement. Des pistes sont imaginables dès aujourd'hui à partir d'extrapolations issues des progrès techniques de plus en plus rapides et difficiles à contrôler. Parmi ceux-ci, j'en citerai quatre :

    • les greffes d'organes prodiguées à partir de tissus cultivés en laboratoire. On prélèvera des cellules souches à notre naissance ou avant, et on pourra ensuite en faire des organes remplacés à la demande, en cas de besoin...ou pour rester jeune plus longtemps !

    • le remplacement de ces greffes par des prothèses électromécaniques de toute nature. L'homme « bionique » quoi ...Ce n'est plus de la science fiction ;

    • le choix des caractéristiques de ses enfants « sur catalogue » : le sexe, la couleur des yeux et des cheveux, la taille, etc

    • le changement des comportements des hommes, notamment par la diffusion des informations de toute nature en temps réel facilitant l'entraide et l'empathie

    Ce tableau semble a priori fort séduisant. Mais il ne faut pas oublier qu'il recèle de nombreux dangers, et des limitations. Par exemple :

    • si on peut remplacer autant qu'on le veut tout organe déficient, il y en a un pour lequel c'est impossible : le cerveau. Nous aurons un cerveau de plus en plus vieux et déficient dans un corps toujours jeune. Pourtant, certains n'hésitent pas à dire que même le cerveau pourra être remplacé par une sorte de superordinateur miniaturisé dans lequel on aura transféré la mémoire de la personne. Google y croit tellement qu'il a lancé un programme de recherche doté de plusieurs centaines de millions de dollars pour y arriver...

    • les choix humains, dans l'état actuel de nos mentalités, sont tout sauf rationnels. On se plaît à vanter notre intelligence, qui est réelle, mais qui s'applique mal quand il s'agit de faire des choix subjectifs en oubliant beaucoup de critères nécessaires. On risque ainsi de rompre l'équilibre numérique des sexes, et plus généralement de tomber dans l'eugénisme. Sans oublier de se poser à nouveau une question métaphysique : un ordinateur, même plus puissant qu'un cerveau humain, est-ce que cela pense ? Est-ce que ce sera encore un homme ? Ou alors, qu'est-ce que penser ? Bref, le champ de la spéculation philosophique est largement ouvert aujourd'hui, et pas seulement sur le plan théorique.

    En conclusion, vous voyez qu'à la lueur de ces quelques réflexions, l'avenir de l'homme sur Terre est totalement imprévisible, et en tout cas bien incertain...Ou alors il faudra redéfinir ce qu'on appelle « un homme ».


    votre commentaire
  • Lorsqu'on écrit pour soi ou pour un petit groupe, il est difficile d'avoir une vision claire de la valeur de ses textes. Si l'on se penche soi-même sur ce qu'on a écrit, on ne peut avoir un regard neutre et objectif : l'impression que l'on ressent va du désespoir le plus complet (« Comment ai-je pu écrire quelque chose d'aussi mauvais ? ») jusqu'à la béate satisfaction liée à la conscience de sa juste valeur (« C'est encore meilleur que ce que je pensais ! »). Et lorsqu'on demande un avis aux quelques personnes qui ont pu lire certains textes, il est difficile de leur faire confiance : si c'est bon, on sentira peut-être un ton de sincérité derrière la signification de ce qui est dit, mais si c'est mauvais, personne ne se risquera à émettre un jugement clairement négatif, de peur, soit de blesser l'autre, soit de se faire soudainement un ennemi mortel d'une personne rangée jusque là au rang de ses amis. Il en résulte que le contenu de l'avis critique d'un amateur sur une production littéraire amateur n'a pas beaucoup de signification, la vérité se cachant surtout dans les nuances de l'expression, dans la généralité des phrases employées ou dans la brièveté sèche de l'avis.

    En tant qu'amateurs, nous ne sommes pas dans la position de Françoise Sagan dont les livres, lus par des milliers de personnes, ont fait l'objet de critiques littéraires approfondies dans des revues ou des magazines. Un critique littéraire appointé dira généralement ce qu'il pense sans trop se soucier de l'effet produit sur l'auteur, ou bien il accentuera sciemment, dans un sens ou dans l'autre, la réalité de ce qu'il pense vraiment, ne serait-ce que pour se démarquer de la concurrence des autres critiques.

    Alors, quel texte ai-je écrit que je juge bon ou mauvais ? J'ai retrouvé il y a quelque temps des petits « texticules » écrits après avoir lu un recueil d'un auteur dont j'ai oublié le nom, dont le titre était peut-être « Crimes imaginaires ». C'était ultra court, frappant, et très amusant, et j'ai voulu faire pareil : après tout, jeter quelques lignes sur le papier, ce n'est pas fatigant, et on peut les oublier si c'est mauvais. Mais, les ayant exhumés, je les ai relus, et les ai trouvés très drôles, comme si ce n'était pas moi qui les avais écrits. Si cela intéresse un critique amateur pas forcément porté sur la rigolade, on peut aller ici : « Les écrivains amateur d'Eure et Loir » et faire ensuite une critique acerbe, acérée, au vitriol, condescendante, à casser l'applaudimètre, mais pas convenue, ni neutre, ni dégoulinante, ni simplement gentille...

    En voici un :

    « De temps en temps, il faut que je tue quelqu’un, parce que ça me soulage. Maintenant, cela va bien, mais je n’ai plus beaucoup d’amis… »

    Pas trop long ? Pas trop dur à lire ? Pas trop immoral ?

    Autocritique : cela ne va pas bien loin, on peut sourire, rester de marbre ou ne pas comprendre, mais il est clair que cela ne m'a pas coûté beaucoup d'efforts de construction ni de recherche de style ou de vocabulaire. Un amusement sans prétention, c'est tout...


    votre commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires