• Attachement à sa "culture"...

     

    J’écoutais hier soir un reportage à propos de la campagne présidentielle aux USA, dans lequel il était question de la quasi inexistence de débat concernant l’usage des armes à feu, en raison de l’attachement qualifié de « viscéral » des américains à la possibilité de détenir  une arme et de l’acheter sans formalités contraignantes chez l’armurier du coin. Les raisons invoquées par les intéressés étaient variées : « C’est une liberté fondamentale non négociable », disait l’un. « C’est pour me défendre, je suis plus rassurée avec un pistolet dans mon sac à main », disait l’autre. Ou encore : « Tout le monde en a une, alors pourquoi pas moi ». Et lorsque le journaliste évoquait le chiffre de 40000 morts par ces armes à feu en vente libre par an, cela ne semblait émouvoir personne : « C’est dans notre culture »…

    Je me suis dit que cette « culture » était en fait une survivance abusive issue d’une époque, celle de la conquête de l’ouest au XIXème siècle, où cela était tout à fait justifié, dans un pays peu sûr, peu peuplé, où blancs et indiens se faisaient la guerre. Aujourd’hui, on n’est plus dans cette situation, depuis longtemps, mais au nom de la « culture » on a conservé une coutume devenue très dangereuse.

    Elargissant la réflexion, cela m’a paru tout à fait comparable aux survivances de coutumes diverses mais très nombreuses figurant dans les livres sacrés des religions, qui aboutissent à des absurdités au jour d’aujourd’hui. Ces coutumes, mises en place pour de bonnes raisons chez des peuplades peu nombreuses habitant des contrées désertiques, souvent nomades, au sein d’une civilisation où la technique n’existait quasiment pas et où les mœurs étaient brutales, sont devenues presque toutes obsolètes, et pourtant elles continuent  de rester en vigueur sans grand changement, comme si rien n’avait changé depuis 2000 ans. C’est là qu’on peut vraiment saisir la nocivité des coutumes religieuses, qui conduisent, si on les observe à la lettre, à une stagnation de la civilisation et à la négation du progrès. Les coutumes religieuses, la « culture religieuse », prises au pied de la lettre, figent l’évolution.

    C’est cela, l’attachement d’un peuple, ou d’une communauté religieuse, à sa culture ?

    « Le hasard et la nécessitéL'autisme à la télévision »

  • Commentaires

    1
    lulette Profil de lulette
    Jeudi 15 Novembre 2012 à 18:54

    Tu touches à un sujet qui me tracasse : à quel moment mon désir de vivre, partager et, partant, défendre, ma culture frise-t'il un début d'intolérance à l'autre? A quel moment vouloir protéger ce que je pense être une partie de mon identité devient-il dangereux? Et je parle à plusieurs niveaux : mon village, ma région, mon pays, mon Europe de l'Ouest ... (note tous les adjectifs possessifs). Certains régionalismes peuvent agacer et pourtant, comment ne pas comprendre le désir d'une communauté de conserver sa langue, ses fêtes ...?

    Les Etas-Unis se sont "légendés" (oui, j'invente), ils ont construit leur culture sur une histoire brève et violente (entre les hommes, entre les hommes et la nature / violence du déracinement, de la survie). Cela fait aujourd'hui leur force (une société muliculturelle unie dans une communauté américaine, d'un optimisme opiniâtre) et leur faiblesse (la survivance d'habitudes obsolètes depuis bien longtemps) ; dans cet incroyable mélange éthnique et culturel, le dénominateur commun était de survivre = bosser comme des malades (toujours valable), espérer qu'un dieu se penche sur eux (toujours d'actualité) et de fait, garder le sourire et croire en des lendemains meilleurs que les hiers (toujours en cours) et se protéger (comme démontré dans ton article).

    Dénominateur commun de la nation américaine en tant qu'entité globale, à laquelle adhèrent les multiples diversités qui palpitent plutôt sereinement chacune dans leur coin ... Ils ne sont pas près de lâcher leurs flingues, hélas.

    2
    Jean-Jacques Profil de Jean-Jacques
    Vendredi 16 Novembre 2012 à 22:51

    Le début de ton commentaire évoque en fait un autre sujet : celui de la tolérance à l'autre, aux autres, et le choc des cultures qui cohabitent avec des frontières souvent floues, des "zones de transition", entre ce que je pense et ce que pense l'autre.

    Mon propos visait simplement à noter que, quelles que soient les cultures, il y a toujours à l'intérieur de chacune d'elles des survivances du passé qui devraient avoir disparu depuis longtemps. Les sociétés ne sont pas statiques,  il ne faut pas que certains aspects avancent à grands pas alors que d'autres restent figés. Par exemple, les islamistes intégristes, pour ne citer qu'eux, utilisent bien maintenant des fusils et des bombes, ils ont donc évolué depuis les bâtons des chameliers d'Arabie...Alors que c'est pour faire respecter à la lettre les coutumes d'il y a 1500 ans, ce qui est tout à fait anachronique !

    Aux USA, oui, je crois que personne n'osera s'attaquer à la question des armes, hélas, et celui qui essaiera de le faire de manière "démocratique" ne s'en tirera pas.

    3
    lulette Profil de lulette
    Lundi 19 Novembre 2012 à 22:36

    Bon ... tu procrastines, là! 

    4
    Jean-Jacques Profil de Jean-Jacques
    Lundi 19 Novembre 2012 à 23:17

    Procrastiner, moi ? Qu'est-ce à dire ? Qu'ouïs-je ? Que, ici ou là, sur les blogs, finalement, on parle pour ne rien dire ? Et qu'il vaut mieux agir ?

    Ben oui, mais c'est plus fatigant...

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :